Nouvelle (?) - Conte de l'oubli

Voilà c'est la nouvelle que j'ai écrite y a pas si longtemps! Je tiens à préciser que je n'ai plus les droits d'auteurs je les ai cédé il y a quelque temps pour pouvoir la présenter à un concours!!! Elle sera en plusieurs partie ^^ vos critiques seront les bienvenues ^^

On voudrait faire de sa vie un roman, on voudrait être maître de son destin, savoir ce qui va arriver demain ou dans dix ans. Un monde toujours heureux, riche où l’on aurait tout : une maison, un mari, des enfants, juste vivre heureux, en paix mais ce n’est qu’une utopie. Détrompez-vous, les histoires commençant par " Il était une fois " ne sont que des contes et ne reflètent en rien la réalité. Jamais un prince charmant n’apparaîtra sur son beau cheval blanc. Tout n’est qu’illusions. Ouvrir les yeux, j’avais enfin réussi mais pour voir ce monde, il me semble que j’aurais préféré les garder fermés…


Je ne sentais plus la douleur, je pensais…à quoi ? Ma vie, mes échecs…je me demandais ce que je faisais là. Je n’entendais rien et mes yeux ne voulaient pas voir la réalité. Alors j’ai continué à méditer, voir où tout avait commencé, comment j’en étais arrivée là.


L’ordinateur et les clopes étaient devenus mes seuls compagnons, pourtant il y a deux ans " tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ". Bonne élève, bête et disciplinée, je croyais tout ce que l’on me disait jusqu’à ce que je fasse la rencontre de ma chute : l’ordinateur ! Pourtant je pensais qu’aucune drogue ne pouvait m’atteindre. Un écran, un clavier, une souris, comment cela pourrait-il nous tenir ? Découvrir les joies d’internet pour finir dépendante de lui. Il me tenait, impossible de m’enfuir, il me suivait, me hantait, besoin de lui, je ne pouvais lui résister. Il ne s’éteignait jamais, jamais il n’était fatigué alors tous les jours il m’appelait. C’était plus qu’un ami, même si on a rien à lui dire on en découvre toujours plus grâce à lui. " Chatter " était très vite devenu vital, les vrais amis ayant laissé place, sans que je ne m’en rende compte, aux virtuels.

Combien de temps cela avait-il duré ? Bien deux années entières (ou peut-être trois) coupée de tout, de tous. Ca avait commencé en seconde quelques mois après mon entrée au lycée et aujourd’hui, j’aurais du être en terminale, ou peut-être à la fac qui sait. J’avais perdu toute notion du temps, des heures. Le réveil poussiéreux sur ma table de chevet avait rendu l’âme…depuis un petit moment déjà mais je ne saurais vous dire quand.
Pourquoi tout est blanc autour de moi ?

Quelques mois après la fabuleuse découverte d’internet, celle qui pendant des années avait été ma meilleure amie me demanda :

- Mais qu’est-ce que cela t’apporte ? Et tes amis ? Et moi ?

- J’avais besoins de prendre du recul à ce moment là, tu sais notre dispute…

- Tu y penses toujours ? Vivre dans le passé ne pourra que te faire souffrir. Tourne la page.

A ce moment là, je ne lui avais pas annoncé que j’avais tourné la page. Notre dispute n’étant qu’un prétexte pour ne pas justifier mon éloignement de la vraie vie. Je ne lui aurais tout de même pas dit qu’elle n’était plus rien pour moi, qu’ils n’étaient plus rien tous, tous ce qui se trouvaient autour, que je ne voyais plus et que de toute manière je ne voulais pas voir. Notre dispute était le résultat de plusieurs années de rivalité mais je ne voulais plus y penser après tout n’avais-je pas tourné la page ?

Il y a de l'idée, c'est bien écrit , de la profondeur --- j'aime beaucoup.
N'hésite pas à en poster d'autre, j'aime beaucoup tes récits. (enfin ce que j'ai pu en lire)

Oh c'est mignon plein d'espoirs et d'optimisme

méééé je fais des efforts pour être un peu plus optimiste...c'est vrai en plus
Merci J.J. (plus court à écrire lol) je mettrais surement la suite demain mais si je balance tout d'un coup...ça sera pas marrant ^^
Mais il me semble que la suite est moins bien m'enfin on verra ^^

La suite...


Toujours je me suis menti à moi-même, maintenant que j’y pense…mais pourquoi donc ? Je me croyais mature mais finalement peut-être que je n’étais encore qu’une gamine, naïve, vivant dans ses rêves. Mais il se pourrait que tout cela se termine bientôt…j’ai mal…


Juste après ma conversation avec elle cela avait été au tour de mes parents de me sermonner. Leurs paroles flottaient dans l’air sans pour autant m’atteindre, je n’arrivais pas à les entendre, elle me paraissaient lointaines, je les fuyais et je ne pensais qu’à lui. Il occupait mon esprit du moment où je me levais, au moment où je me couchais. C’était devenu un tel enfer que pour moi c’était le paradis. Je ne me rendais compte de rien, je n’essayais même plus de m’opposer à lui, je me laissais faire.


Je n’avais pas eu le temps d’atteindre ma deuxième année de lycée. Mes nombreuses absences sans justification m’avaient conduit au conseil de discipline, auquel je n’avais même pas assisté. Après tout à quoi bon y aller pour m’entendre dire de rentrer chez moi ? Autant tenir compagnie à Damdi (c’était le nom que j’avais donné à mon ordinateur, nous étions familiers, intimes, il méritait bien un peu de reconnaissance de ma part). Celui-ci était plus commode et il ne pouvait rien me dire, juste me cracher les informations que je lui demandais.


Qu’est-ce que je fais là ? La douleur revient, aïe j’ai mal…elle parcourt mes bras mais qu’importe je savais ce qui se passait, une voyante me l’avait prédit sur internet mais je ne voulais y croire. Les bruits extérieurs parvenaient à présent à mes oreilles. J’aurais voulu leur crier de se taire mais je n’en avais pas la force (ou peut-être la flemme), j’étais perdue dans mon passé.


Mes parents avaient tout essayé mais ils étaient tellement gentils que deux jours après l’enlèvement de Damdi, celui-ci était réapparu en pleine forme, toujours avec son petit bruit de ventilation fidèle à lui-même. Il m’avait dressé aux doigts et à la souris, j’étais complètement soumise. Dès qu’il tombait en panne je le réparais vite car Damdi sans internet c’est comme une piscine sans eau. Mais des fois je lui faisais des infidélités en allant dans des cybercafés les jours où il boudait. Mais jamais il ne m’en voulait, il était trop bon avec moi, tel un petit enfant avec sa maman. C’est grâce à lui que j’ai rencontré ce garçon, je trouvais que d’ailleurs Damdi faisait de plus en plus la tête. Etait-il jaloux du temps que je passais à discuter avec mon nouvel ami ? Une chose était sûre, c’est que quelques semaines après notre rencontre, avec ce garçon, sur un forum il me semble, nous devenions tous les jours un peu plus intimes. C’était allé jusqu’à la passion, il m’avait dit que rien que pour discuter avec moi il avait arrêté les cours. Je le croyais, il me semble même qu’à ce moment là je l’aimais…plus que Damdi. Nous avions fini par échanger adresses et numéros de téléphone, sans toutefois les utiliser. De ce fait j’étais persuadée qu’il était réel malgré la virtualité alentour. Lorsqu’il n’était pas connecté je faisais des tests sur internet pour savoir si entre nous ça pouvait coller et tous affichaient (sans que je ne m’en rende compte) le même score : 99%. 100% étant un chiffre trop suspect, les inventeurs de ces tests n’avaient rentré que deux pourcentages dans le système, 99% ressortant bien évidemment plus souvent que 10%. Tous le disaient, nous étions fait pour être ensemble. Au bout d’un an les " webcames " nous ne suffisaient plus nous voulions du concret mais au moment où nous en parlions Damdi tomba en panne. Je n’avais plus d’argent pour aller squatter les cybercafés et mes parents refusaient de m’aider, ils ne me comprenaient pas. Je me souviens encore de ce jour où j’ai passé la journée à crier, pleurer et pester contre eux et Damdi. Le soir, la vibration de mon téléphone portable m’avait réveillée après l’agitation du jour. C’était lui, il m’avait envoyé un message. Je préférais de loin discuter via l’ordinateur mais au moins on pouvait se donner des nouvelles…merci les nouvelles technologies tout de même. J’étais persuadée que Damdi avait fait exprès de me laisser, juste au moment où mon souhait aurait enfin pu se réaliser. Je ne sais pas ce qui se passa à partie de là mais je me mis à parler à l’ordinateur, à lui poser des questions tout en sachant qu’il ne répondrait pas, c’est pourquoi je répondais moi-même à sa place, à mes propres questions. Je lui disais aussi que je lui en voulais à mort de m’avoir laissée seule à ce moment là…mais rien, il restait indifférent malgré mon attitude et ma rage.
Je ne dormis pas durant quelques jours, j’étais prise de sueurs froides, des envies soudaines de pianoter sur le clavier, de m’évader. Je ne supportais pas ce silence, je voulais entendre sa respiration habituelle. Il me manquait, je n’arrêtais pas de lui dire mais il n’était plus là pour m’écouter, parti en réparation je me retrouvais seule à méditer et chercher de quoi m’occuper. L’idée de sortir de ma chambre ne m’effleura nullement l’esprit et donc je dormais, je ratissais les derniers paquets de cigarettes avant d’ordonner à mes parents d’aller m’en acheter…ils ne pouvaient rien refuser à leur fille chérie, énervée par l’absence de son meilleur ami…naïfs !
C’est à ce moment là que je la vis, elle dont je n’avais jamais trouvé de réelle utilité allée enfin pouvoir me servir : l’épingle à nourrice attachée sur un pan de mon rideau. Elle prit très vite une teinte rouge, elle extériorisait ma souffrance (du moins c’est ce que je voulais me faire croire). J’allais mieux ainsi de jour en jour mais Damdi tout comme mon " réel ami virtuel " à qui je n’osais ni envoyer de message, ni téléphoner pour je ne sais qu’elle sombre raison. L’argent rentrant enfin dans la caisse j’avais décidé, en attendant le retour de mon bien aimé, de m’acheter de quoi planer et tout oublier. Les jours paraissaient tellement mieux comme ça et un beau jour (une semaine après sa fugue si je me souviens bien) Damdi rentra enfin à la maison. Ce fut une nouvelle fois une libération. Je l’embrassai au moment même où je le vis passer le pas de la porte et être déposé à sa place habituelle. Depuis combien de temps exactement était-il parti ? Impossible de le savoir, les jours n’avaient plus aucun sens, je ne savais même pas si nous étions le soir ou plutôt le matin. Je planais…peut-être trop mais maintenant que mon bébé était de retour, j’allais enfin pouvoir reprendre contact avec mon monde virtuel qui était resté inaccessible durant un bon bout de temps. Mais qu’importe me revoilà enfin !