Il faisait chaud ce mois de décembre 1992, pourtant à l'extérieur les températures dépassaient péniblement les 1° Celsius. Mais pourtant, malgré cette température faible il faisait chaud dans les chaumières. Je vais vous y raconter les raisons.
Après le départ de chez Ruthless Records, Dr.Dre recrute en 1991 Snoop Doggy Dogg et l'invite sur la plupart des tracks de son album. Décembre 1992, le mastodonte de la côte Ouest sort son album, le futur classique "The Chronic".
Il fait très froid chez moi, le chauffage est en pane. Je me précipite, avec l'album à la main, vers ma cheminée. J'insert le disque dans la minis chaîne et commence la lecture.
L’introduction lancée, le mot d’ordre est donnée, un message délivré par Snoop Doggy Dogg à son ami Easy-E, une ambiance bien gangster disons le. Les synthés scintilles nous faisant découvrir une toute nouvelle facette du Rap West-Coast, le G-funk est né. La pression augmente, nous passons aux choses sérieuses, Dr Dre et son nouvel acolyte réglent leur compte avec Easy-E et son entourage. Comme dis dans le jargon, une Diss Track bien efficace. Tient, il fait un peu froid, je vais remettre du bois dans la cheminé mai soudain j’entends un air, un air indescriptible qui vous traverse des oreilles au cœur, de l’être à l’âme. Je lâche soudainement mes bûches pour écouter ce morceau d’anthologie, de génie. Je venais d’écouter pour la première fois « Let me ride », me marquant pour le reste de ma vie. Après ce morceau mythique, mes pulsations cardiaques accélèrent à l’écoute de
« The day the niggaz took over » à la fois angoissent et fascinant. Passons ensuite monument de cet album, mais pas seulement, à l’un des monuments du Rap en général. Je ressens les premières notes me faisant vibrer, j’ai une soudaine envie de vibrer, de danser.
« Nuthin but a g thang » est une pure réussite, samplant amoureusement le titre de Leon Haywood, cette chanson réussit où bien d’autres on échoués cet hiver, à me redonner une once de rayon de soleil, une chaleur dont j’avais oublié le sens. La température ne cesse d'augmenter avec l'excellentissime
"Deeez Nuuuts" où presque toute l'équipe Death Row déverse leur lyrics sur un beat résolument G-Funk. On reviens aux choses sérieuses, Snoop & Dre réunis sur un morceau d'anthologie "
Lil Ghetto Boy" une ambiance "triste" et le solo de flûte à la fin de la chanson est magistral. Nos deux compères (Dr Dre & Snoop) se débrouille à merveille. Je me sens un peu sans dessus dessous après l'écoute de cette merveille passant ensuite sur le très sérieux "
A Nigga witta gun" génialissime dans un toute autre registre. Ensuite, on peux citer encore quelques morceaux très réussis tel que "
The Roach" très funky où Rbx lâche un discours sur la chronic (drogue) plus que discutable et pas très politiquement correct. Mais aussi "Stranded on Death Row" où Death Row s'exprime, rime sur un beat old school. Et pour finir le cultisme "
Bitches ain't shit".
Pour conclure je dirais que cet album est une transition entre deux époques de l'histoire du Rap. Il marque la pas du Rap Old School vers l'âge d'or de ce dernier. Pour la West Coast c'est le commencement de l'ère G-Funk. Par la suite, beaucoup d'albums essayeront de copier le style du docteur sans jamais percer le secret de ses dons miraculeux, de ses remèdes contre le froid et la déprime. Pour la première fois, j'ai vu le soleil californien dans mon jardin.
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Jimmy Jonhson-----