Vous l'avez deviné, je suis un grand lecteur de Fantasy alors une fois le classissime Seigneur des Anneaux bouclé, je demanda rapidement le même genre de littérature chez mon libraire. Celui-ci me conseilla la Belgariade d'Eddings qui était vu comme l'équivalent du maître en terme de qualité...
On voit d'emblée que Eddings s'est fortement inspiré de Tolkien le Maître pour écrire son cycle et cela apparaît plus que visiblement au cours de ses chapitres. Le début de l'histoire est simple. Le plus puissant des Dieu, un être jaloux et vil nommé Torak (Melkor), frère du chef des Dieux (Manwë) a dérobé l'Orbe d'Aldur (les Silmarils). La destruction du monde a suivit (Destruction des Arbres de Valinor) mais finalement la paix est revenu, tant bien que mal, grâce à un homme nommé Riva (Earendil). Torak fut enfermé à Chtol Mishrak (Barad-dur). Aujourd'hui, le monde connaît une paix durable assuré par ses descendants.
On retrouve ici Garion (Frodon) dans une ferme en pleine Sendarie (La Comté). Très vite, des dangers vont le menacer et il va devoir fuir sous la compagnie de Tante Pol et d'un vieux conteur. De périls en périls, il apprendra que l'Orbe a été dérobée et que ses deux compagnons ne sont en fait que d'illustres sorciers qui ont déjà combattu Torak et qui veulent à tout prix retrouver l'Orbe avant que son voleur ne la donne à leur pire ennemi en cadeau de réveil. Mais pourquoi, alors tant de lenteur Mr Eddings? Leur périple est quasi-balisé et ils s'arrêtent à chaque auberge, à chaque étape pour soit faire du commerce, soit discuter avec la population. Le trajet de leur voyage est plus qu'étrange, au lieu de directement faucher l'herbe sous les pieds du voleur, ils prennent leur temps. Dans un premier temps, leur voyage passe vers le Sud mais ensuite ils remontent par le Cherek et la Drasnie ou il descend trop profondément dans la Nyssie. Il apparait alors clairement que le but d'Eddings et d'utiliser au maximum tous les pays et décors qu'il a construit mais cela enlève une grosse part de crédibilité dans le livre.
Plus fort encore, le fameux Garion, que ce soit dans le château du Roi de Cherek ou à la chasse qui , en plus sans faire exprès, se trouve toujours au bon endroit, à le bon geste pour résoudre tous les problèmes qui sont apparus trois pages avant. Franchement, il y a de quoi se demander si Eddings sait voir plus loin que le bout de son nez. On devine d'ailleurs dés le début du récit que la fin de cette aventure se terminera par un combat de Garion contre Torak. Merci pour le suspense...
Voilà pour les points négatifs, maintenant passons aux bons côtés car il y en a...
Eddings écrit bien, il nous emmène dans son univers avec facilité, les personnages, bien que faconné comme des archétypes apportent une bonne dose de cosmopolitisme des pensées dans le récit. Surtout le fameux Mandorallen. La plupart des personnages nous offrent aussi une certaine profondeur supplémentaire que leur confère le talent de l'auteur. C'est ce don qui permet à Eddings de porter son aventure jusqu'aux confins de son histoire. Notamment grâce à son humour, et la sympathie qu'il insuffle à ses créations. Ensuite, on remarque que Eddings sait, plus que n'importe quel écrivain actuel de Fantasy, créer des peuples, des coutumes et surtout des manières d'agir qui leur est propre. Les Murgos, en tant que peuple, sont particulièrement intéressants, surtout par la diversité de leurs sous-races et par leur appartenance; ils ne sont ni humains ni animaux. C'est ce qui leur confère tout leur charme et cette atmosphère d'inquiètude.
Les livres sont difficiles à reposer une fois commencé mais il manque finalement quelque chose, on reste sur sa faim en fin de compte. Il manque vraiment quelque chose à Eddings pour imposer véritablement son oeuvre comme un classique indémodable. Pour ce qui est du reste de ses ouvrages, ils sont trop redondants par rapport à la Belgariade, on a l'impression de retomber dans la même histoire, dans les mêmes pays avec les mêmes peuples. D'ailleurs, la quête de Emouchet est encore une fois de plus un joyau divin. Seul le Chevalier de Rubis pour la qualité de la narration de l'action et de la diligence peut vous forcer à acheter les suites. Sinon pour la Belgariade, c'est un livre à posséder, certes, mais surtout pour se rendre compte qu'il y a malheureusement mieux qu'Eddings...malgré un attachement plus qu'évident aux personnages...
-Lp Boss-